L’ancien président du Pérou arrêté, Dina Boluarte investituée
Pedro Castillo, l’ancien président péruvien est en détention dans une base de police à Lima, capitale du Pérou. Âgé de 53 ans, il est arrivé au pouvoir en juillet 2021, et était pour le Pérou un parti marxiste-léniniste et avait des positions de gauches radicales, notamment concernant l'économie ou encore la politique étrangère. Il était alors le favori du peuple. Mais tout bascula ce mercredi 7 décembre 2022 lorsqu’il tenta de dissoudre le Parlement, qui d'après lui essayait de le faire tomber. Cet acte a été qualifié comme un “coup d’État” par de nombreuses personnes, surtout politiques. Sa vice-présidente, Dina Boluarte, est alors investie à la tête du pays. La destitution de Pedro Castillo du pouvoir pour "incapacité morale” a mis d’accord 101 des parlements sur les 130. Alors, Dina Boluarte a eu le chance de devenir la première femme présidente du Pérou lors d’une cérémonie d’investiture devant le Parlement. Celle-ci a d’ailleurs confirmé son avis sur cette affaire : "Il y a eu une tentative de coup d'État promue par Pedro Castillo. J'assume [le pouvoir] conformément à la Constitution du Pérou, à partir de ce moment et jusqu'en juillet 2026". Néanmoins, cela n’a pas plu au peuple péruvien qui n'est pas d’accord avec l'arrestation de l’ancien président, et a alors décidé de se faire entendre.
Les élections présidentielles du Pérou prévues en 2026 pourraient être avancées
Le peuple péruvien n'étant pas en accord avec cette nouvelle prise de pouvoir, a alors décidé de se faire entendre avec de nombreuses manifestations. Celles-ci se multiplient dans tout le pays depuis ce week-end. Dans les rues de Cajamarca, Arequipa, Tacna, Andahuaylas, Cusco ou encore Puno, des milliers de personnes sont mobilisées pour réclamer la liberté de Pedro Castillo, mais également de nouvelles élections. À Lima plus précisément, entre 1 000 et 2 000 personnes ont manifesté devant le Congrès, leur slogan étant : "Castillo tu n’es pas seul, le peuple te soutient”. Il accuse également la nouvelle présidente, Dina Boluarte ainsi que le Congrés, d'être corrompus avec des pancartes "rats corrompus". Suite à des incidents, une séance au Congrès visant à parler de la situation du pays a dû être suspendue. Les manifestations ne s'arrêtent pas là car des syndicats agraires ainsi que des organisations sociales paysannes et indigènes appellent à une grève indéfinie dans tout le pays. Le Front agraire et rurale demande alors la « libération immédiate » de l'ancien président, car d'après eux, celui-ci « n’a pas perpétré de coup d’État ».
En conséquence à tout ce désarroi, la nouvelle présidente péruvienne a proposé ce dimanche 11 décembre 2022 au Parlement, un projet de loi qui vise à avancer les élections initialement prévues en 2026, en 2024. Elle souhaite que le pays arrête les manifestation qui ont déjà fait 2 morts et plusieurs dizaines de blessés.
Source : Le Monde